OGM

José Bové et 200 militants détruisent un champ de "maïs OGM commercial"


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En mois de deux heures, quelque deux cents militants anti OGM emmenés par José Bové ont presque totalement détruit dimanche un vaste champ de "maïs commercial OGM" à quelques kilomètres au sud de Toulouse, sous l'oeil des journalistes et des gendarmes.
Les faucheurs divisés en deux groupes emmenés l'un par José Bové, l'autre par Francis Roux, de la Confédération paysanne, ont semble-t-il bénéficié de l'effet de surprise en arrivant vers 17H30 près de l'immense champ irrigué situé à Saint-Hilaire, à 6 km de Muret, dont ils avaient estimé la superficie à dix hectares.
Un hélicoptère de la gendarmerie est rapidement arrivé, survolant la scène à basse altitude et photographiant les faucheurs qui s'engageaient, en ligne, au milieu des hautes tiges de maïs méthodiquement cassées à la main et au pied.
Un colonel de gendarmerie, arrivé à pied, a vainement tenté d'empêcher José Bové de poursuivre la destruction, avant de reculer et d'observer l'opération tandis que quelques gendarmes prenaient en photo de près les faucheurs.
"Après nos actions contre des parcelles d'essais OGM, cette opération contre un champ de maïs OGM commercial destiné par Monsanto à l'exportation vers l'Espagne est une première", a indiqué un José Bové moustachu et barbu, rappelant qu'il se trouvait "en état de récidive légale".
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"Nous entendons par ce geste effectué à visage découvert dénoncer un type de culture illégale, une situation de non droit. Il n'y a en effet ni législation, ni cartographie, ni information du public", a-t-il martelé au milieu des épis couchés dans la terre grasse.
Dans un premier temps, les militants de la Confédération paysanne et du collectif des Faucheurs volontaires venus de toute la France s'étaient retrouvés sur un parking de supermarché avant de partir en un long convoi automobile vers le champ visé.
Pour l'élu municipal toulousain Alternatif François Simon (ex-PS), présent sur place, "les faucheurs ont collectivement décidé de ce qu'ils ont à faire". "Nous nous battons pacifiquement contre des décideurs incapables de régler les problèmes d'environnement et nous demandons toujours un référendum national sur les OGM", a-t-il indiqué.
Sous un chaud soleil, après le départ de l'hélicoptère, les militants, souvent vêtus des T shirts jaunes des Faucheurs volontaires et portant des banderoles indiquant notamment "culture commerciale d'OGM, Non!", ont cassé des milliers de tiges de maïs.
Pour José Bové, "le discours dominant a fait état de milliers d'hectares de ce type de maïs OGM commercial, mais la Confédération paysanne estime que seules trois exploitations pratiquent cette culture en Midi-Pyrénées et Aquitaine".
Il a précisé que "des tests" prouvant qu'il s'agissait de cultures OGM avaient été pratiqués par la Confédération dans le champ avant le fauchage.
Les militants ont symboliquement laissé deux sacs de maïs biologique au coin du champ avant de se retirer, "pour que le +transgénéculteur+ puisse se reconvertir", a expliqué en souriant José Bové avant de donner le signal du retour vers les voitures et de promettre "d'autres rendez-vous" de ce type dans le futur...